A Paris, le parapluie habille les rues. Le collectif “ Le Mouvement ” créé par Romano, Riks et Tiez a choisi de tendre la main aux réfugiés du centre Emaüs de la Chapelle dans le 18e. L’idée : redonner joie, espoir et couleurs aux quartiers… Mais aussi créer du lien entre les personnes. C’est ainsi qu’est né le projet “Des parapluies dans tout Paris”. A base de photos, de collages et de rencontres… des œuvres réunissent sous un parapluie des personnes qui ne se connaissent pas. Émane de ces réalisations un message d’ouverture et de solidarité militant pour une société plus diverse.
Dans le cadre de son projet “Umbrella Sky Project”, l’artiste portugaise Patricia Cunha suspend 800 parapluies colorés à quelques mètres de la Madeleine. Ce ciel de parapluie attire et émerveille de nombreux passants, touristes et curieux. Le parapluie devient star de l’art moderne. L’artiste portugaise a puisé son inspiration dans le film Mary Poppins, film dans lequel le parapluie, unique moyen de transport de la célèbre nounou, occupe alors une place centrale ! Le concept : attirer l’oeil dans des lieux parfois méconnus du public et diffuser de la joie tout en couleurs, “colorer la vie”. Ce concept s’est ensuite développé dans de nombreuses villes comme Cherbourg-en-Cotentin, Carcassonne, Arles, Toulouse, Béziers, et même Tokyo, Séoul, ou encore Pensacola aux Etats-Unis.
Reconnu pour son audace, l’artiste grec Zongolopoulos fut largement inspiré par le parapluie. En effet, le choix des matériaux auquel il a recours pour la création de ses œuvres est on ne peut plus original. Au milieu du plexiglas, des verrous, des ressorts, tuyaux, on y découvre des parapluies ! C’est particulièrement l’utilisation du parapluie dans les sculptures de Zongolopoulos qui caractérise l’artiste.
‘’ D’un certain côté, notre vie est liée au parapluie dans différentes situations, comme quand on a un rendez-vous amoureux ou que l’on attend un ami…Il apparaît toujours comme un moyen de défense contre la nature ’’. La célèbre sculpture “Umbrellas” de Zongolopoulos, créée en 1991, est même devenue un lieu de rendez-vous à Thessalonique en Grèce.
La peinture est sûrement là où l’on retrouve le plus le parapluie, et sans frontières apparentes. En voici quelques exemples :
Le parapluie rencontre un franc succès chez les surréalistes. On le retrouve dans le célèbre tableau de Magritte en 1959 : “Les vacances de Hegel” .
Dans ce tableau, le peintre surréaliste belge confronte des objets contradictoires : il associe le parapluie qui repousse l’eau et le verre d’eau qui contient l’eau !
“Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie cassé.” Cette célèbre citation de Lautréamont qui n’a ni queue ni tête fût illustrée par Agnès Varda, photographe, plasticienne et réalisatrice de cinéma, dans un triptyque atypique !
Le parapluie s’invite dans différentes œuvres et performances sonores. Ainsi il se transforme en diffuseur sonore dans l’oeuvre Sono Pluie du collectif Digital Samovar, il devient objet d’architecture avec l’artiste Bernhard Leitner.
On retrouve également le parapluie dans l’opéra, la danse, le chant. Citons Brassens avec sa chanson “Un ptit coin de parapluie”. Le parapluie reste source d’idées dans de nombreux domaines. Il inspire tellement que la Chine a créé le musée du parapluie : culture, histoire, œuvres autour du parapluie…